Agir pour l’autonomie des femmes, c’est leur donner la liberté de faire leurs propres choix
27 avril 2022

Aujourd’hui encore, des millions de femmes vivent sans éducation, sans formation professionnelle et sans emploi. Victimes de discriminations et d’inégalités, elles se retrouvent alors privées de la liberté de faire leurs propres choix. Pour lutter contre cette injustice, Aide et Action agit au Burkina Faso, par exemple, en accompagnant les femmes vers l’autonomie.

Notre projet Apprendre pour changer, développé au Burkina Faso depuis 2016 en partenariat avec la Fondation l’Occitane et la Fédération Nununa, est sur le point de s’achever. Son objectif était de favoriser l’autonomisation économique et le leadership des femmes. Via l’alphabétisation, l’enseignement de compétences de vie courante, et l’accompagnement à la gestion d’activités génératrices de revenus, des centaines de femmes burkinabés ont vu leurs vies transformées !

Selon l’évaluation des services du Ministère de l’éducation nationale du Burkina Faso, le taux de réussite de notre programme d’alphabétisation est de plus de 95%. Développé dans le centre-ouest du pays, celui-ci a accueilli près de 120 femmes de 5 groupements féminins différents à Gallo, Sapouy, Oupon, Gao et Lan.

Apporter des solutions durables

« Je n’avais jamais mis pied dans une salle classe, confie Rasmata. Je sais que je dois continuer à apprendre pour m’améliorer parce qu’on ne finit jamais d’apprendre, mais aujourd’hui je sais lire et écrire des numéros. Je sais utiliser mon téléphone et je fais des opérations de calcul. » Cette apprenante n’est pas la seule à apprécier les bénéfices du programme. Toutes les femmes qui ont pu profiter de cette opportunité sont unanimes quant à l’apport de l’alphabétisation au quotidien.

De même, les formations sur les compétences de vie courante ont eu un impact important. Éviter les eaux stagnantes dans les concessions pour réduire les risques de maladies liées aux moustiques, couvrir les repas pour éviter leur contamination, ou encore se laver les mains régulièrement pour se débarrasser des bactéries, voilà des règles d’hygiène que les bénéficiaires s’engagent à intégrer dans leurs pratiques quotidiennes. « La formation a ouvert nos yeux, témoigne Pascaline. J’ai compris que pour éviter le paludisme, il faut dormir sous une moustiquaire. Il faut aussi éviter d’avoir des eaux sales stagnantes dans les concessions et nettoyer les latrines. »

Proposer des formations complètes

Enfin, les différents groupements féminins ont choisi eux-mêmes les activités génératrices de revenus qu’ils souhaitaient développés. Ainsi l’apiculture, l’élevage de la volaille et de porcs, l’étuvage du riz et la vente du dolo (bière locale) ont été retenues. Après des formations complètes et l’appui des techniciens des services déconcentrés de l’État, les femmes ont réussi à obtenir des recettes significatives. Malgré des débuts difficiles dans ces domaines, jusque-là réservés aux hommes, désormais, le produit de la vente de chaque groupement est déposé dans un compte à la caisse populaire, institution de micro finance.

Prolonger la dynamique féminine

Le projet a semé de bonnes graines au sein des 5 groupements en mettant un accent particulier sur la formation. Il a également renforcé la solidarité entre femmes, en les amenant à travailler ensemble. Enfin le projet a permis la mise en relation des femmes des groupements avec les agents des services techniques de l’État. Désormais le contact est établi et elles savent qu’elles peuvent les solliciter pour bénéficier de leur appui et de leurs conseils.

Face à ces résultats encourageants, Aide et Action a voulu prolonger la dynamique et assurer la continuité de la promotion économique des femmes burkinabè. C’est pourquoi, pour succéder au projet qui touche à sa fin, notre association développe à présent le projet Formation au Service du Leadership Féminin (FORSELF), mis en œuvre dans la capitale du pays, à Ouagadougou. Nous sommes convaincus que l’autonomie financière et le savoir sont deux piliers essentiels pour promouvoir le leadership des femmes et ainsi leur garantir la liberté de faire leurs propres choix.

 

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